Alzheimer : de l’importance de consulter tôt

Dans la maladie d’Alzheimer, il y a encore beaucoup d’inconnues mais il est un point sur lequel les médecins s’accordent : plus le diagnostic est réalisé en amont, plus la prise en charge de l’évolution de la maladie sera efficace. A condition de consulter.

Une étude publiée en septembre par la Fondation Médéric Alzheimer à partir des résultats de la Banque nationale de données Alzheimer (BNA) révèle que 1 patient sur 6 attend de présenter un déclin cognitif sévère avant de consulter un médecin.

Souvent, l’entourage protège, minimise les problèmes. Il faut qu’un événement important se produise pour que cela aboutisse à une consultation.  C’est une vraie question de société, une représentation sociale de la vieillesse et de la dépendance qui fait que l’on préfère ne pas savoir, analysent les neurologues et gériatres. Dans certains cas même le patient n’a pas conscience de ses troubles, il pense que tout va bien. Le déni est tel qu’il arrive que les troubles cognitifs soient mis au jour par hasard, par exemple lors d’une hospitalisation.

De l’importance de consulter dès les premiers signes. Plus on dépiste tôt, plus on a de chances de casser l’évolution naturelle de la maladie, de la stabiliser. L’intérêt est double : outre la perspective d’une prise en charge adaptée, le dépistage permet aussi de déterminer l’origine des troubles de mémoire, qui n’ont parfois rien à voir avec Alzheimer (hypothyroïdie, alcoolisme, dépression, tumeur cérébrale, VIH…). Le diagnostic d’Alzheimer ne se fait qu’après élimination des autres hypothèses.

La Fondation Médéric Alzheimer recense actuellement 559 lieux de diagnostic mémoire en France, répartis sur l’ensemble du territoire. Les patients y sont pris en charge selon une approche globale : bilan sanguin, électrocardiogramme, examen clinique, IRM cérébrale et tests neuropsychologiques sont de mise pour la première consultation. Le tout, sur une matinée. Ces tests sont complétés par une évaluation par un assistant social, qui déterminera notamment si le patient nécessite une aide à domicile.

La banque nationale Alzheimer souligne l’importance du suivi médical dans le cas où le diagnostic n’a pas pu être établi lors de la première consultation. Pour ces patients, dans près de neuf cas sur dix, le diagnostic est alors précisé dans les deux ans. Se faire diagnostiquer dès que possible, c’est améliorer son espérance de vie sans dépendance.

Source : lemonde.fr