Une personne souffrant de la maladie d’Alzheimer a-t-elle les capacités nécessaires pour encore conduire sur la route ? La question mérite d’être posée pour les 850 000 malades recensés en France.
Au Canada, des chercheurs du St. Michael’s Hospital ont voulu en savoir plus. Ils ont compilé les résultats de 32 études internationales : des tests cognitifs, ainsi que des tests sur route et sur simulateur automobile menés avec des patients atteints par la maladie.
Verdict ? Les patients n’ayant pas dépassé le stade 3 de la maladie (« déclin cognitif léger ») présentaient des taux d’échec d’environ 13 % aux tests de conduite, contre 1,3 % en moyenne pour les sujets sains. En revanche, 46 % des malades d’Alzheimer, tous niveaux confondus, réussissaient le test.
Les chercheurs ont publié leurs travaux dans la revue spécialisée Journal of Alzheimer Disease. Ils estiment que la maladie multiplie par 10 le risque d’avoir un accident de la route, car la conduite mobilise certaines zones du cerveau liées à l’attention, aux capacités cognitives et au repérage dans l’espace. Si ces zones sont atteintes, la sécurité du conducteur et de ses passagers est menacée. Mais renoncer à conduire son véhicule est souvent très mal perçu par les malades, rappelle-t-on à l’Association France Alzheimer. Les proches et aidants doivent les accompagner dans cette phase délicate, de perte d’autonomie. Et l’incidence de la maladie sur la capacité à conduire doit être évoquée dans les différentes consultations médicales.
Sources : Top Santé et Journal of Alzheimer’s Disease