Une équipe de chercheurs américains a mis au point un nouveau moyen prometteur pour détecter la maladie d’Alzheimer avant ses premiers symptômes en observant le fond de l’oeil.
Une étude publiée mi-août dans le journal scientifique JCI Insight par les chercheurs du Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles ouvre une piste très intéressante pour le diagnostic précoce de la maladie.
Leurs recherches s’appuient sur l’hypothèse que les plaques amyloïdes en grande quantité dans le cerveau des malades d’Alzheimer (voir articles) et sur le fait que les yeux offrent une voie directe pour la surveillance des maladies neurodégénératives. En effet, la rétine est composée de cellules photoréceptrices et de neurones, et les plaques amyloïdes ont tendance à y apparaître avant de coloniser le cerveau.
Pour cette étude, dix malades d’Alzheimer ont d’abord été comparés à six patients témoins du même âge. Puis 23 patients décédés ont été comparés à 14 individus non malades, du même âge. Dans les deux cas, les chercheurs ont administré aux patients de l’étude de la curcumine – un fluorochrome (substance qui émet de la fluorescence) naturel ayant une forte affinité avec les protéines bêta-amyloïdes. Puis les chercheurs ont observé la rétine à l’aide d’un rétinographe (qui photographie le fond de l’œil), cherchant des points de fluorescence révélant la présence de curcumine et donc de plaques amyloïdes.
Résultat : les plaques amyloïdes observées étaient près de 5 fois plus abondantes dans la rétine des malades que dans celle des patients témoins. De plus l’équipe scientifique américaine a constaté que la perte neuronale dans les rétines était liée à la perte neuronale dans le cerveau.
Cette technique d’examen par la rétine a l’avantage d’être peu coûteuse et peu invasive. Si les tests se confirment, elle devrait faciliter nettement le diagnostic précoce de la maladie chez les personnes à risques, c’est-à-dire avant que les symptômes ne se manifestent. Ce qui permettrait de gagner du temps pour ralentir les évolutions de la maladie lors de la phase dite « silencieuse » à défaut de traitement curatif efficace actuellement.
Une société, NeuroVision imaging, a été créée pour tester cette technique prometteuse sur des cohortes de patients et des volontaires sains à risque. La société rassemble aussi des images de rétine de volontaires suivis à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Dans trois ans, les chercheurs pourront dire si l’image prévoyait leur état et valider ou pas cette méthode.
Sources : rtl.fr et Sciences & Avenir