L’herpès, comme d’autres virus et bactéries, pourrait influencer le développement de certaines protéines liées à Alzheimer. Une hypothèse qui, sans faire l’unanimité, intéresse les scientifiques.
L’hypothèse que la maladie d’Alzheimer soit liée à un virus plutôt inoffensif comme l’herpès labial (HSV1) fait son chemin, même si elle est encore à prendre avec beaucoup de prudence. C’est en tous cas le sujet de plusieurs études.
Deux études récentes
Une première étude publiée dans la revue Neuron fin juin, menée par des scientifiques de l’université Mount Sinai de New York a étudié deux souches du virus de l’herpès en « sommeil » dans le corps des patients depuis des années. Ils ont comparé des résultats d’analyses génomiques d’ADN et d’ARN dans des échantillons de cerveaux de malades Alzheimer obtenus post-mortem à d’autres de cerveaux de personnes non malades.
Ils en ont déduit que la présence de ces souches virales pourrait augmenter la présence des fameuses plaques amyloides qui s’accumulent dans les zones cérébrales liées aux troubles neurodégénératifs. Le processus de réactivation du virus de l’herpès, sous certains facteurs psychiques comme le stress par exemple, dans le cerveau pourrait être à l’origine de la maladie. Devant les premiers résultats obtenus montrant un rôle viral dans le développement de la maladie d’Alzheimer, l’équipe de chercheurs a renouvelé ses expériences sur trois cohortes de cerveaux humains de donneurs d’organes décédés, soit 950 en tout.
En reprenant les données de trois études épidémiologiques taïwanaises, des chercheurs de l’université de Manchester et d’Edimbourg ont constaté que les sujets infectés par l’herpès présentaient plus de risques d’être atteints d’un Alzheimer. L’étude a été menée sur 8 362 personnes de plus de 50 ans, diagnostiquées d’un herpès labial sévère et suivies sur dix ans comparées à une autre cohorte de sujets non porteurs du virus. Celles atteintes d’un herpès sévère avaient un risque 2,5 fois plus élevé de contracter la maladie d’Alzheimer. La bonne nouvelle est que les patients soignés par un traitement antiviral spécifique ont vu l’incidence de la maladie divisée par dix.
La communauté scientifique reste prudente
Ces recherches ne font pas l’unanimité dans les milieux de la recherche sur Alzheimer et les médecins qui restent souvent méfiants à l’idée de publier des résultats liant virus et Alzheimer. Cette théorie divise, même si de nombreux scientifiques restent ouverts à pistes qui aboutiraient à de nouveaux moyens de combattre la maladie. Si cette hypothèse se confirme, elle pourrait mener au développement de vaccins pour éviter des infections potentiellement liées à Alzheimer. Car l’herpès est loin d’être le seul virus concerné. D’autres bactéries et parasites pourraient jouer un rôle néfaste dans le développement de la maladie.
Sources : Lepoint.fr, Huffingtonpost.fr