Une étude américaine récente a montré que l’approche de stimulation sensorielle du cerveau pour lutter contre des maladies neuro-dégénératives était efficace chez la souris.
Et si la stimulation auditive et visuelle avait un potentiel thérapeutique immense pour lutter contre les inflammations du cerveau et les maladies associées comme Alzheimer? C’est ce que semble indiquer une étude américaine menée sur des rongeurs.
Rappelons que chez les malades d’Alzheimer, les ondes gamma du cerveau sont altérées. Présentes dans une bande de fréquence comprise entre 30 et 80 Hz, elles semblent essentielles pour l’attention, la perception, la mémoire. Les chercheurs ont donc eu l’idée de lancer une stimulation sensorielle à la fois auditive et visuelle dans cette bande de fréquence et d’en mesurer les effets chez des souris prédisposées à développer la maladie.
Une stimulation à la fois visuelle et sonore
Li-Huei Tsai, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Boston, qui a cosigné deux articles publiés dans Nature (8 décembre 2016) et Cell (14 mars 2019), y détaille la méthode : elle utilise une lumière intermittente de 40 Hz, telle une lumière stroboscopique, couplée à une stimulation sonore de même fréquence, à raison d’une heure par jour pendant une semaine. Les chercheurs ont observé chez les souris une réduction spectaculaire du nombre de plaques amyloïdes (caractéristiques de la maladie d’Alzheimer). De plus, les troubles de la cognition et de la mémoire des souris se sont améliorés.
La stratégie ensuite a été de recruter des cellules immunitaires du cerveau qui peuvent détecter puis digérer (en s’agglutinant sur les plaques amyloïdes) les agents pathogènes voire favoriser la cicatrisation après une lésion cérébrale. Même si pour l’instant ces résultats ne concernent que des modèles animaux de la maladie d’Alzheimer, l’intérêt des scientifiques est réel pour ce type de traitement non invasif, sans médicaments, souvent mal tolérés chez les personnes âgées.
Plusieurs centres Alzheimer Almage font appel depuis longtemps à une approche thérapeutique originale par stimulation sensorielle externe comme la stimulation Snoezelen. Les résidents en ressortent apaisés, plus détendus, plus réceptifs à la communication verbale.
Source : www.lemonde.fr