Le manque de sommeil faciliterait-il la maladie d’Alzheimer ? Une étude suédoise publiée début janvier répond par l’affirmative. Les nuits blanches augmenteraient les risques en développant la protéine Tau, biomarqueur de la maladie.
Selon une étude préliminaire suédoise, la privation de sommeil augmenterait le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs ont trouvé un lien possible entre la perte d’une nuit de sommeil et les protéines Tau dans le cerveau, l’un des indicateurs des symptômes de la maladie d’Alzheimer. Selon eux, ces protéines se propageraient en plus grand nombre dans le cerveau chez les personnes qui ne dorment peu ou pas.
L’étude exploratoire, menée par le Dr Jonathan Cedernae, de l’Université d’Uppsala, a observé 15 jeunes hommes en bonne santé, de poids normal, lors d’une nuit de sommeil « normale » (9 heures) et lors d’une nuit de privation de sommeil (chambre allumée, les participants discutaient, jouaient ou regardaient des films), dans un ordre aléatoire. Résultats : le taux sanguin de protéines Tau a augmenté de 17 % après une nuit blanche contre seulement 2% après une bonne nuit de sommeil.
Cette étude suggère qu’avec le temps, la privation de sommeil pourrait avoir des effets néfastes sur la santé du cerveau et faciliter le développement de maladie neuro-dégénératives, sans savoir encore ce que peuvent entraîner des niveaux plus élevés de Tau dans le sang car lorsque les neurones sont actifs, la production de tau dans le cerveau augmente. D’après les chercheurs soit ces protéines Tau sont éliminées du cerveau et se retrouvent dans le sang, soit elles sont le reflet des niveaux élevés de Tau dans le cerveau. D’autres études sont nécessaires pour préciser ces résultats. En 2018, une autre étude, américaine, établissait les mêmes hypothèses (voir article).
Toujours est-il que la piste du manque de sommeil demande à être creusée pour mettre en place des stratégies de prévention sur le long terme.
Sources : medisite.fr , lci.fr