Face aux échecs répétés de leurs molécules destinées à lutter contre Alzheimer, les laboratoires orientent leurs recherches sur des traitements efficaces avant l’apparition des premiers symptômes de la maladie.
Dans les essais cliniques de leurs nouveaux traitements, les laboratoires de biotechnologie n’arrivent pas à franchir l’étape qui prouverait leur réelle utilité dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Encore tout récemment, le traitement Bryostatine-1 de l’américain Neurotrope n’a montré qu’une efficacité très relative. De quoi rallonger la déjà longue liste de déceptions dressée par les laboratoires, pour soigner cette maladie qui touche des millions de personnes dans le monde. Ces derniers mois, les échecs cliniques sont nombreux : le Crenezumab du suisse Roche, le Solanezumab de Lilly, le Verubecestat de l’américain Merck…
Selon l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), tous les médicaments en développement ont bien un effet sur les lésions cérébrales, mais pas d’effet clinique. Les symptômes sur les malades ne s’améliorent pas. Malgré tout, les laboratoires persistent dans l’hypothèse de la responsabilité des plaques dites « amyloïdes » (voir article), qui n’apparaissent qu’une fois les symptômes présents. D’où l’idée de tester les molécules plus en amont, avant le déclenchement des premiers signes de la maladie, afin d’essayer d’en limiter son développement. Reste à savoir comment sélectionner les volontaires pour les prochaines études cliniques et les suivre sur de longues périodes, seul moyen de s’assurer de l’efficacité réelle des traitements avant l’apparition des fameux « marqueurs » de la maladie. L’informatique devraient aussi apporter une aide précieuse, comme l’espère certains projets dans ce domaine.
Source : Les Echos