On savait qu’une bonne hygiène de vie protégeait contre les maladies cardio-vasculaires (infarctus, AVC). Cela permet aussi de moins développer de démences ou de troubles neurodégénératifs comme Alzheimer. Des études récentes le confirment.
Les travaux de l’équipe EpiAgeing au sein de l’INSERM publiés le 8 août dernier dans le British Medical Journal apportent une bonne nouvelle : après 50 ans, les personnes qui suivent un mode de vie sain comme les recommandations du Life Simple 7 (un score de santé selon 7 critères tels que l’alimentation, l’activité physique, la tension artérielle, le cholestérol sanguin…) développeront moins de démences. Tous les progrès dans son mode de vie ont des influences positives, comme l’arrêt du tabagisme, manger davantage de légumes et de fruits ou reprendre une activité physique même légère.
Baisse des risques dès l’âge de 50 ans
Une autre étude utilisant un panel de 7900 Britanniques (cohorte Whitehall) utilisé sur les risques cardio-vasculaires à partir du même score Life Simple 7, note une baisse évidente (de 39% à 43%) des risques de démences sur 25 ans. Il y a un an (août 2018), une étude comparable réalisée sur 10 000 personnes (cohorte française des Trois Cités, lancée en 2000) et publiée dans le Journal of the American Medical Association avait noté cette baisse des risques à partir de 65 ans. L’étude de l’INSERM vient confirmer ces résultats dès l’âge de 50 ans.
Ces différentes études appuient la réflexion actuelle sur la maladie d’Alzheimer comme « pathologie de l’environnement » qui se développerait par une accumulation de facteurs de risques tout au long de la vie, et notamment à partir de 40 ans. Certains scientifiques avancent même qu’avec une hygiène de vie « parfaite », 80% des démences seraient évitables.
On voit l’intérêt immédiat de ces résultats sur les politiques de santé publique, d’autant qu’on rappelle que plus de 50 millions de personnes sont touchées par des démences ou maladies apparentées à Alzheimer dans le monde. Le message qui accompagne ces découvertes est positif et ne joue pas sur la peur. Cela suppose néanmoins de bien arbitrer entre les notions de prévention et de plaisir dans nos sociétés de consommation. Et de créer de nouveaux outils de mesure – qui permettent de s’auto-évaluer et de noter ses progrès sur différents critères clés- plus adaptés au grand public.
Sources : Inserm.fr, LeMonde.fr